Comment une entrepreneure noire aide les autres à surmonter les défis et à trouver des solutions
Murielle Jassinthe, fondatrice de Black Lantern
Lorsque Murielle Jassinthe a communiqué avec le Carrefour du savoir pour l’entrepreneuriat des communautés noires (CSEN), elle était reconnaissante d’avoir trouvé une organisation disposée à collaborer afin de tenir des conversations essentielles sur les possibilités et les défis liés au fait d’être un entrepreneur noir dans la région nordique du Canada.
« Nous avons commencé à nous rencontrer régulièrement pour discuter des besoins, pour parler de la réalité des entreprises noires, et surtout pour créer ensemble de nouvelles possibilités », explique Murielle.
Murielle est la fondatrice de Black Lantern, une entreprise de consultation qui se consacre à soutenir les artistes et les organisations culturelles. Elle les aide à travailler de façon plus durable en intégrant la planification stratégique à leur processus de travail, afin qu’ils puissent créer leurs œuvres d’une manière qui demeure authentique. Son travail s’étend également aux domaines de l’équité, de la diversité et de l’inclusion (EDI), offrant de la formation à divers publics – des étudiants jusqu’aux avocats – afin de mieux les outiller sur des enjeux sociaux tels que la justice et les droits de la personne, et de renforcer la capacité des avocats à défendre leurs clients.
« Tout est en grande partie axé sur la défense des communautés marginalisées et racisées, même si mes clients ne proviennent pas toujours de ces communautés », explique Murielle. À la suite du décès de George Floyd en mai 2020, elle est devenue cofondatrice d’une section de Black Lives Matter au Nunavut. À l’époque, le groupe présentait des revendications aux différents ordres de gouvernement, luttait contre le racisme envers les Noirs et collaborait avec les autorités pour favoriser le changement. Ce travail alliait ses passions pour les arts et l’activisme, ce qu’elle poursuit aujourd’hui à travers Black Lantern. En tant qu’entrepreneure noire dans la région nordique, le parcours n’a pas toujours été facile, mais le travail n’en a pas été moins gratifiant.
« Donc, les possibilités sont qu’il y a beaucoup de travail, parce que c’est très isolé et qu’il n’y a pas énormément de gens », souligne-t-elle. « Il est encore possible de développer une entreprise et d’obtenir de nombreux contrats. » Néanmoins, la vie en région éloignée comporte des défis uniques.
Le travail du CSEN en matière de mobilisation communautaire a eu une grande portée et, comme ce fut le cas pour Murielle et d’autres entrepreneurs noirs établis dans les régions éloignées du Nord canadien, il a permis de rassembler et de cerner les besoins de certains propriétaires d’entreprise au sein de l’écosystème. La possibilité d’avoir une discussion ouverte et franche sur ces défis a été l’une des raisons pour lesquelles les rencontres ont été fructueuses, en réunissant le groupe autour de conversations axées sur les solutions. Parmi ces échanges figurait la nécessité d’un financement accru, en particulier pour les entrepreneurs noirs du Nord.
« Les gens ne sont pas conscients des défis dans le Nord : tout coûte beaucoup plus cher. Le coût de la vie est élevé, la nourriture aussi, et tout ce que vous devez faire venir là-bas coûtera plus cher. »
Murielle affirme que le soutien du CSEN à l’égard de conférences et de tables rondes destinées aux entrepreneurs noirs a été, pour elle et pour d’autres comme elle, une source de validation : ces conversations sont importantes et doivent avoir lieu.
« C’est un soutien immense que d’avoir d’autres personnes qui vous disent : vous savez quoi, vous êtes une visionnaire, nous avons vraiment besoin d’entendre davantage votre voix. »