Adopter l'intersectionnalité : le parcours entrepreneurial exceptionnel de Moe Egeh

Moe Egeh

Alors que le mois du Ramadan apporte un sentiment renouvelé et de spiritualité chez les musulmans du monde entier, nous célébrons les réalisations d'entrepreneurs tels que Moe Egeh, dont le parcours illustre l'importance d'intégrer l'intersectionnalité dans le secteur des affaires au Canada. Le rôle de Moe en tant que fondateur et propriétaire de « Hibiscus Realty », la seule agence immobilière d'Ottawa appartenant à des Noirs, illustre le pouvoir de la résilience, de la détermination et de la persévérance pour vaincre l'adversité.

Né à Djibouti, un petit pays d'Afrique de l'Est, Moe a immigré au Canada il y a plus de 30 ans. Titulaire d'une maîtrise en biochimie et biologie moléculaire de l'Université Blaise Pascal en France, il avait une formation universitaire solide. Pourtant, en raison des difficultés économiques, il lui était difficile de trouver un emploi dans son domaine. Cela l'a amené à poursuivre une carrière dans l'informatique, où il a travaillé pendant 12 ans avant d'entrer dans le monde de l'immobilier.

En tant que Canadien d'origine somalienne de première génération, Moe est parfaitement conscient des difficultés que rencontrent les nouveaux arrivants pour s'assimiler à la culture canadienne. Cependant, il a appris à s'adapter et à s'épanouir dans son pays d'adoption. Inspiré par ses expériences en tant qu'immigré et par le désir d'aider les autres, Moe a créé sa propre société de courtage, « Hibiscus Realty », en 2018. Nommé d'après la belle fleur qui signale le passage de l'hiver au printemps, Hibiscus Realty symbolise l'espoir et les nouveaux départs pour de nombreuses personnes qui se heurtent à des obstacles sur le marché de l'immobilier.

Moe a déclaré : « Ma femme et moi avons acheté notre première maison en 1999 et j'ai été déçu par le service que j'ai reçu. Et comme ma femme et moi sommes très impliqués dans la communauté, nous avons vu les obstacles auxquels les immigrés étaient confrontés pour acheter une maison. » Il ajoute : « Pour un immigré, il n'y a pas d'autre rêve que de posséder une maison. Je voulais aider les gens à réaliser leur rêve d'accession à la propriété et offrir un service à la clientèle impeccable, c'est ainsi que je me suis lancé dans l'immobilier. »

Moe croit fortement que le travail en réseau est l'une des formes de soutien les plus cruciales pour les entrepreneurs noirs. C'est pourquoi il s'implique activement dans les communautés noires et musulmanes et parraine diverses initiatives.

"Le travail en réseau est l'épine dorsale de toute entreprise", a-t-il expliqué. "Le réseautage, le réseautage, le réseautage ! Chaque fois que je participe à un événement, j'obtiens toujours un client". Outre le réseautage, Moe suggère que le Carrefour du savoir pour l’entrepreneuriat des communautés noires propose des formations supplémentaires dans des domaines tels que la planification d'entreprise et facilite l'accès au financement.

Moe a déclaré que l'emploi est l'un des principaux obstacles pour les Noirs au Canada, en particulier pour les nouveaux arrivants. Nombre d'entre eux ont du mal à trouver un emploi dans leur domaine respectif et sont souvent contraints de cumuler plusieurs emplois pour joindre les deux bouts. "Je pense que les choses s'améliorent aujourd'hui, mais lorsque nous sommes arrivés, la situation était très, très difficile", déclare-t-il. "À l'époque, le plus difficile pour nous était de trouver un emploi. Le fait d'être à l'intersection de plusieurs identités a également posé des défis uniques à Moe lorsqu'il s'agit de faire des affaires avec des institutions financières. Malgré son expertise en tant qu'agent de conformité CANAFE pour son entreprise, qui lui permet de connaître les exigences réglementaires en matière financière, sa religion l'a amené à faire l'objet d'un examen plus approfondi de la part des banques.

Il note : "Lorsque vous recevez un virement bancaire d'un musulman ou en tant que musulman, ils vous posent plus de questions qu'il n'en faut. Parfois, l'argent est bloqué pendant quelques jours, et on vous pose beaucoup de questions parce que vous êtes musulman ou que la personne qui vous a envoyé l'argent est musulmane.

Bien que Moe n'ait pas eu besoin d'un prêt pour lancer son entreprise, il reconnaît que cela peut être difficile pour une personne noire nouvellement arrivée dans ce pays et qui n'a pas de famille ou de garantie. Il estime toutefois que toutes les banques devraient être disposées à accorder un financement si une personne remplit les critères financiers nécessaires.

L'attitude positive de Moe ne se laisse pas ébranler par les défis qui se présentent à lui. Plutôt que d'être gêné par les obstacles, il les considère comme des opportunités de croissance. Cet état d'esprit s'est avéré essentiel à sa réussite en tant qu'entrepreneur noir dans le secteur de l'immobilier, qui a toujours manqué de diversité. Aux futurs propriétaires et entrepreneurs, il donne trois conseils essentiels : planifiez à l'avance, n'attendez pas que les choses viennent à vous et optez pour ce que vous pouvez vous permettre.

Le mois sacré du Ramadan nous rappelle l'esprit triomphant des entrepreneurs immigrés noirs tels que Moe Egeh et leur contribution significative à la promotion de l'équité et de l'inclusion au sein de l'écosystème d'affaires canadien.

 

Moe Egeh, courtier immobilier

Adresse courriel : moe@hibiscusrealty.com

Site web : https://www.hibiscusrealty.com/

Previous
Previous

Un Portrait des Entrepreneuses Noires au Canada 

Next
Next

Dr. Jennifer Njenga: Révolutionner la prestation des soins de santé